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Académie d'Etudes Civiques et Sociales
1 novembre 2013

Plus de dépenses publiques, c’est moins de croissance

La relance publique ne marche pas

Une étude de l’IREF en collaboration avec Contribuables Associés retrace l’historique des politiques de « stimulus ».Elles n’ont eu pour résultat que de multiplier la dette publique, et une nouvelle erreur a consisté à réduire la dette en augmentant les impôts. Les déboires de la France illustrent l’illusion de la « relance publique ».

• Les pays qui ont le plus utilisé la dépense publique sont ceux dont la croissance est la plus faible,
• Au-dessus de 35 % du PIB, la dépense publique accroît la dette,
• La dépense publique est corrélée à la baisse de l’investissement
et au faible niveau d’emploi,
• La France, championne de la relance publique, présente une situation économique parmi les plus dégradées.

La crise dans laquelle sont plongées les économies mondiales, depuis 2008, a incité les différents gouvernements à augmenter le niveau des dépenses publiques. Cette hausse de la dépense publique a été un phénomène général parmi les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), et a contribué à une hausse sans précédent des dettes publiques. L’Etude que l’IREF vient de publier en collaboration avec l’association Contribuables Associés, comparant l’évolution des principaux indicateurs économiques sur la période récente (1997-2011) pour une trentaine de pays membres de l’OCDE, permet d’actualiser le lien entre dépense publique et croissance à la lumière des premiers effets des plans de relance publique entre 2008 et 2009.

Les statistiques étudiées montrent qu’ils n’ont eu aucun effet d’entraînement sur le PIB. Pire, cette augmentation des dépenses a provoqué un creusement des déficits publics, car la plupart des Etats n’ont pas eu le courage de couper dans les budgets en réduisant le champ d’intervention de l’administration publique. Au lieu de diminuer le nombre de fonctionnaires et les services publics, ils ont cherché une compensation dans la hausse inconsidérée des imppôts. Cette hausse, pourtant sévère, n’a couvert les déficits qu’à hauteur de 70 %, principalement sous « l’effet Laffer » : la sur-fiscalité tue les recettes fiscales . Cette politique a donc eu pour conséquences une baisse de l’emploi (mesuré en heures totales travaillées), une dégradation de l’investissement et un ralentissement des exportations. En réalité, l’étude montre que 10 % de dépense publique supplémentaire entraînent, en moyenne, un point de croissance en moins. En 2010-2011, un euro dépensé par les pouvoirs publics en plus n’augmentait le PIB que de 1,1 euro. Il n’y avait aucun effet d’entraînement, l’économie se contentant de constater l’injection d’argent qui avait été faite. De même, un accroissement de 20 points de dépense publique supplémentaire provoque un déficit de 9 points de plus, soit 35 % de la dépense supplémentaire non couverts par l’impôt. Les pays qui ont une dépense publique élevée se trouvent ainsi dans une situation financière critique, avec une dette difficile à gérer. Ainsi, depuis la crise, la dette a augmenté dans beaucoup de pays. En 2012, dix sept pays sur trente et un dépassaient les 60 % de la règle de Maastricht, certains dans des proportions considérables.

En France, la politique de Nicolas Sarkozy a consisté à augmenter la dépense publique à un rythme soutenu. La majorité de François Hollande au pouvoir, loin d’inverser cette trajectoire, l’a au contraire amplifiée. La dépense publique atteint désormais 57,1 % du PIB, les prélèvements culminent à 46,3 % et la dette approche 96 % de la richesse produite chaque année. La situation de la France, avec un niveau de dette et de dépense publique parmi les plus élevées du monde, est désormais alarmante. Son taux de croissance, sur la période 2008-2012 la situe bien en deçà de la moyenne des autres pays étudiés (1,7 % contre 2,6 %). Le niveau de dépense publique (54 % en moyenne sur la période) conjugué à un niveau d’investissement parmi les plus bas de la zone OCDE (19 % contre 22 %) augure des difficultés à résoudre le chômage dans un futur proche.

Le constat est sévère : les pays où l’Etat intervient le plus ont les plus mauvaises performances. Moins de croissance du PIB et de l’emploi, moins d’investissement, moins de dynamisme des exportations. Les politiques de relance n’ont pas eu de retombées. Elles ont surtout augmenté le nombre des assistés et propulsé la dette vers des sommets.

D’après les récentes annonces du gouvernement, le budget 2014 devrait comporter de nouvelles hausses d’impôts (6 Milliards d’euros) et une baisse minime des dépenses centrales (1,5 Milliard d’euros). La dépense publique devrait donc atteindre un plafond (sauf accident), aux alentours de 57 % du PIB, proche du record historique de 2013. Depuis les débuts de la crise financière de 2007, le niveau de dépense se sera ainsi accru de plus de 4 points de PIB environ, soit l’équivalent de 80 Milliards d’euros rien que pour cette année.

Cette hausse de la dépense publique a été un phénomène général parmi les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), et a contribué à une hausse sans précédent des dettes publiques. En France, le début de cette fuite en avant fut le premier plan de relance de Nicolas Sarkozy de 2008-2009, évalué à 16,7 Mds d’euros par la Cour des Comptes. La poursuite des dépenses, à tous les échelons, aura contribué à faire progresser la dette de presque 800 Mds d’euros (environ 12.000 € par Français) depuis la fin de l’année 2007.

Cette étude, comparant l’évolution des principaux indicateurs économiques sur la période récente (1997-2011) pour une trentaine de pays membres de l’OCDE, permet d’actualiser le lien entre dépense publique et croissance à la lumière des premiers effets des plans de relance publique entre 2008 et 2009. Les statistiques étudiées montrent qu’ils n’ont eu aucun effet d’entraînement sur le PIB. Pire, cette augmentation des dépenses a provoqué un creusement des déficits publics, car les Etat n’ont fait porter que 70 % de cette augmentation par la fiscalité.

Elle a eu pour conséquence une baisse de l’emploi (mesuré en heures totales travaillées), une dégradation de l’investissement et un ralentissement des exportations.

La situation de la France, avec un niveau de dette et de dépense publique parmi les plus élevées du monde, est désormais alarmante. Son taux de croissance, sur la période, la situe bien en deçà de la moyenne des autres pays étudiés (1,7 % contre 2,6 %).

Le niveau de dépense publique (54 % en moyenne sur la période) conjugué à un niveau d’investissement parmi les plus bas de la zone OCDE (19 % contre 22 %) augurent des difficultés à résoudre le chômage dans un futur proche.

Cette étude comparée indique que les pays les plus résistants sont ceux qui ont le moins cédé à l’illusion de la dépense publique. Le gouvernement français, piégé par la dette, ne pourra pas continuer avec des méthodes qui ont prouvé leur nocivité.

Il est temps d’entamer une réduction massive et rapide des dépenses publiques, au niveau de l’Etat, bien évidemment, mais également de ses opérateurs, des collectivités locales et des organismes de sécurité sociale.

 [Etude réalisée par Jean-Pierre Givry, Ingénieur civil des Mines et ancien dirigeant d’entreprise pour l’Institut de Recherches Economiques et Fiscales]

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