Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Académie d'Etudes Civiques et Sociales
24 décembre 2013

N o ë l 2 0 1 3

Depuis presque deux mois les magasins et les rues se sont retrouvés couverts  de guirlandes luminescentes ; un peu partout, de plus en plus, surgissent des marchés qui n’ont de Noël que le nom bien souvent … dont le fameux “ Christkindelsmärik ”, le plus ancien Marché de Noël de France, auquel il faut ajouter parmi les plus beaux : Montbéliard, Amiens, Reims, Nantes, Lille, Colmar … et enfin dernier né : le Mystère de Noël au Puy du Fou

La tradition d'un arbre lors des fêtes du solstice d'hiver est très ancienne : les Celtes décoraient déjà un arbre, symbole de vie … notre sapin nous vient d'Alsace, puisque c'est à Sélestat que l'on retrouve mention de la première vente de sapin, en 1521. Dans le Nord de la France on distribue la coquille, ou cougnou, un pain brioché, parfois enrichi de raisins secs, de pépites de chocolat ou de grains de sucre, que les enfants trouvaient dans leurs sabots avec une orange … et puis, pour les adultes, la bière – dite de Noël - issue des dernières récoltes d'orges et qui pouvait donc mûrir tranquillement pendant plusieurs semaines pour arriver à maturité à Noël.

Mais pour les chrétiens, Noël c’est beaucoup plus ; on s’y prépare et lorsque tombe l'hiver, que les jours se font courts, le temps de l'Avent apporte cette sereine et discrète lumière qui déjà annonce la joie de la naissance de Jésus-Christ, à l'origine du christianisme.

Même la coutume de dresser une “ couronne de l'Avent ” - quatre cierges sur un cercle de rameaux verts - est une belle évocation de ce mystère de l'Avent. Une tradition populaire préchrétienne qui devint, au 16ème siècle, en Germanie, un symbole chrétien qui se répandit ensuite dans de nombreux pays. Dans certaines familles, l'allumage d'une bougie de cette couronne, chaque dimanche de l'Avent, est même l'occasion d'un temps de prière.

Et puis il y a une autre tradition, celle du calendrier de Noël ou de l'Avent qui a pris sa source en Allemagne au 19ème siècle, où certaines familles protestantes avaient coutume de mettre, chaque matin, une image pieuse au mur, et cela durant vingt-quatre jours. Le calendrier de l'Avent permet ainsi aux enfants d'attendre le jour de Noël. Il a été crée par un père de famille pour faire patienter ses enfants tout en pensant à Jésus qui venait et pas seulement aux friandises et cadeaux. C'est en 1920 qu'est apparu le premier calendrier de l'Avent, en version commerciale, avec ses petites portes ou fenêtres à ouvrir et c’est en 1958, que vit le jour celui dont les portes et fenêtres cachent le tant convoité morceau de chocolat.

Chaque jour, le calendrier de l'Avent propose une petite phrase qui facilite la prière du jour et offre une surprise. Il comporte des illustrations religieuses.

Pour les chrétiens, la fête de Noël, le 25 décembre, commémore la naissance de Jésus-Christ, à l'origine du christianisme.

Depuis les travaux de Denys le Petit, au début du Moyen Âge, la tradition situe cette naissance en l'an 753 de la fondation de Rome, qui est devenu par convention l'An 1 de notre ère.....

Les chrétiens, qui ont intégré la tradition judaïque, cultivent la foi en un Dieu unique mais en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit (c'est le mystère de la Sainte Trinité). Ce Dieu se veut proche des hommes et leur manifeste son amour en leur envoyant son Fils afin de les éloigner du péché et les conduire à la vie éternelle.

Celui-ci “prend chair de la Vierge Marie et se fait homme” sous le nom de Jésus – ou Iéshoua (en hébreu, Dieu sauve). Ainsi manifeste-t-Il sa proximité avec l'humanité... Il supporte aussi de souffrir et de mourir sur la croix car, dit-Il : “ il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ” ; nombre d’hommes et de femmes la donneront suivant Son exemple.

Il est aussi ressuscité, manifestant par là Sa divinité. La foi en sa résurrection est au cœur du christianisme.

L'Évangile de Matthieu nous apprend que Jésus est né de Marie, une jeune fille Immaculée en sa Conception, promise en mariage à Joseph, un homme de la descendance du roi David.

Marie, dont on peut penser qu'elle a 16 ou 17 ans, était ainsi vierge lorsque l'Ange Gabriel lui annonça que Dieu l’avait choisie pour concevoir Son Fils unique le Messie (“ l’Oint du Seigneur “ en hébreu) que les juifs attendent depuis des siècles. Le mot Messie se traduit par Khristos en grec, la langue véhiculaire du bassin méditerranéen à cette époque, d'où le nom donné plus tard au Fils de Marie, Jésus-Christ, et à ses disciples, les chrétiens.

Joseph renonça à répudier sa promise après qu'un ange l'eut informé des intentions divines. L'évangéliste Luc, narre la naissance de Jésus survenant tandis que Marie et Joseph allaient se faire recenser conformément aux ordres de l'empereur romain, Auguste. Elle a lieu à Bethléem, un village à quelques kilomètres au sud de Jérusalem où le couple n’a trouvé à s'héberger. Ainsi l’Evangile de Luc nous raconte que Marie, Immaculée Conception, élue de Dieu, mit au monde son Fils l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche [sise très certainement dans une grotte proche de Bethléem où avait lieu le recensement] où Joseph et elle avaient trouvé refuge. parce qu’il n’y avait pas de place à l'auberge. [Le mot " crèche " désigne une mangeoire pour les animaux].

Les évangélistes évoquent la présence de bergers dans le voisinage,ce qui a pu faire penser que Jésus serait né à l'époque de l'agnelage, au mois d'avril. Ils évoquent aussi le cruel roi Hérode, protégé des Romains, ce qui situerait sa naissance en l'an 6 avant JC ! Aux dernières nouvelles, Denys le Petit,  à l'origine du calendrier adopté aujourd'hui dans le monde entier, se serait donc trompé dans ses calculs ...

Quoi qu’il en soit, l'enfance de Jésus se déroula en Galilée, au nord de la Palestine, dans une ville peu connue du nom de Nazareth, où Joseph exerçait le métier de charpentier.

Tel que souvent les africains et les sémites considèrent le terme de frère et sœur, Jésus a pu être doté de nombreux frères et sœurs, ce qui est admis par les protestants mais controversé par de nombreux autres chrétiens.     

Le mot grec adelphos employé par les évangélistes pouvant en effet désigner aussi bien les frères que les cousins ou les proches du Christ.

Dès son plus jeune âge Joshua aimait discuter de foi, de pratique religieuse, avec tous y inclus les Sages, les Docteurs de la Loi …

Aux premiers siècles de notre ère, les Grecs célébraient la venue de Jésus-Christ le 6 janvier, à l'occasion de l’Épiphanie (d'un mot grec qui désigne une apparition). Ce jour-là, ils n'évoquaient pas sa naissance proprement dite mais plutôt son baptême dans les eaux du Jourdain par Jean-Baptiste ou encore le miracle des noces de Cana (l'eau transformée en vin), ou enfin la présentation du nouveau-né aux rois mages.

À Rome, en 354, le pape Libère reporta cette célébration au 25 décembre, en remplacement des Saturnales romaines et de la fête du soleil vainqueur (sol invictus) que les païens avaient coutume de consacrer au retour du soleil après le solstice d'hiver. C'est une manière de rappeler que Jésus est la “Lumière du monde”. Il désirait que le 25 décembre marquât le début de l’année liturgique.

L'empereur Théodose en 425 codifia officiellement les cérémonies de la fête de Noël. La fête du 25 décembre est ainsi devenue exclusivement chrétienne. Clovis fut baptisé dans la nuit de la fête du 25 décembre 496. En 506, le Concile d’Agde en fit un jour d’obligation. En 529, l’empereur Justinien a fait de la fête du 25 décembre un jour chômé. 

Les chrétiens ont adopté dès le 7ème siècle l’usage d'assister à une messe de Minuit, le soir du 24 décembre, suivie d'une messe de l'Aurore et d'une messe du Jour, comme dans le conte d'Alphonse Daudet : Les trois messes basses. Ces messes, suivies d'un souper festif, rappelaient celles que le Pape, Evêque de Rome, célébrait au même moment dans trois églises de sa ville.

Au Moyen Âge, la piété populaire centra la fête sur la naissance proprement dite de Jésus. Noël vient de natalis dies (en latin, “jour de la naissance”) à moins qu'il ne se rapporte à l'Emmanuel. Ce nom rappelant l'oracle du prophète Isaïe : “Le Seigneur vous donnera un signe: la vierge enfantera un fils et l'appellera Emmanuel (en hébreu, Dieu avec nous) ” (Évangile selon Matthieu).

A partir du 12ème siècle, la célébration religieuse de la Fête de Noël fut accompagnée de drames liturgiques, les "mystères" qui mettaient en scène l'adoration des bergers ou la procession des mages. Ces drames liturgiques se jouaient primitivement dans les églises, puis sur les parvis.

Selon la tradition, l'origine de la crèche de Noël remonte à St François d'Assise, qui, en 1223, organisa une scène vivante avant de célébrer la messe de Noël.

La première crèche avec personnages remonte à 1283 et fut commandée par le Pape Onofrio IV. 

Les crèches familiales se développèrent à partir du 17ème siècle. Au moment de la Réforme en 1560, les protestants s'opposant à la crèche, préférèrent la tradition de l'arbre.

Au 19ème, le Père-Noël apparaît aux États-Unis. Il se répandit en Europe après la deuxième guerre mondiale. Le jour de Noël a  un sens humain et un sens chrétien. Au point de vue humain, il a un sens familial et un sens social. Au point de vue religieux, le jour  de Noël, ou plutôt la Fête de Noël, exprime un aspect fondamental de la foi chrétienne : la venue du Fils de Dieu dans le monde pour la rédemption des hommes. Actuellement, il faut constater que le sens humain du jour tend à prendre plus de place  que le sens chrétien de la Nativité de Jésus.  Certains vont même jusqu’à prétendre qu’un sondage indiquerait que seulement 14 % de Français considèreraient cette fête comme une journée religieuse. Il n’empêche que le tout un chacun profite de l’occasion pour que cette Fête de Noël demeure un moment privilégié pour se rassembler en famille – voire entre amis - toutes générations confondues. 

Dans une allocution du 16 décembre 2004, Jean-Paul Jaeger, évêque d'Arras explique le choix d'une date proche du solstice d'hiver :

 Les évangélistes dont un sur quatre seulement propose un récit de la naissance de Jésus étaient bien incapables d’en situer la date exacte. Excellente pédagogue, l’Église,  en Occident, a fixé en 353 la célébration de Noël au moment de la fête païenne du solstice d’hiver. Le signe est magnifique. Les rayons du soleil sont au plus bas de leur déclin. Progressivement le jour va s’imposer à la nuit. La lumière va triompher. Le Christ naissant est alors loué et accueilli comme la Lumière qui brille dans les ténèbres, comme le jour qui se lève sur l’humanité engourdie et endormie. Il est le jour nouveau qui pointe à minuit ”.

Cette métaphore du Christ identifié à une Lumière nouvelle qui va éclairer le monde est déjà présentedansl'évangileselon Jean (8:12). Elle est reprise fréquemment dans les homélies   du temps de Noël, par exemple celle du pape Benoît XVI à l'occasion de Noël 2007 :

 Dans l’étable de Bethléem, le ciel et la terre se rejoignent. Le ciel est venu sur la terre. C’est pourquoi, de là émane une Lumière pour tous les temps ; c’est pourquoi, là s’allume la joie ”.

CRECHE_Steenwerck_2

Tandis que nous vous dirons Bonnes et saintes Fêtes Noël, l’anglais vous souhaitera Merry Christmas, et le berbère Massilul Ameggaz … 

Publicité
Commentaires
Académie d'Etudes Civiques et Sociales
  • L’Académie se donne pour objet d’étudier les questions sociales dans un esprit conforme à la Tradition chrétienne ; rechercher les applications possibles des principes posés, communiquer ses travaux à un public de responsables dans la société ...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité